Imaginer Shakespeare perdu dans les méandres d’Instagram, le nez collé à l’écran et la mine progressivement déconfite, est le scénario mental le plus drôle qui m’ait traversé l’esprit en écrivant cette édition de Chambre d’Écho.
À chaque nouveau mot inconnu ou torsion infligée à la langue anglaise, son rythme cardiaque s’emballerait davantage. À gauche : brainrot. À droite : doomscrolling. En diagonale : unalive.
Son pauvre petit cœur.
Et que penserait-il donc de « crashing out », ce tout nouvel anglicisme numérique signifiant que l'on serait, pour le dire très simplement, en train de péter un câble ?
Son omniprésence grandissante sur l'Internet anglophone et francophone depuis fin 2024 m’a mise sur la piste du sujet d’aujourd’hui, avec ce petit scénario shakespearien loufoque en bonus.


@beatricepirate Ramenez nous en 2015 svp #fyp #tiktokquebec #crashout #tiktokfrance🇫🇷
♬ original sound - Beatrice Martin
Désormais, partout où mes yeux se posent, je tombe sur des internautes affirmant être à un seul doigt de crash out et de s’acheter un cottage isolé, très loin de la civilisation.
Juste avant de réaliser que devenir propriétaire en 2025 relève presque du miracle. Hop, deuxième crash out.
Et petit à petit, je me suis moi aussi surprise à adopter ce terme comme un verbe d'action. Si mon logiciel de montage décide de bouder alors que ma vidéo est enfin prête pour l’export, par exemple, il va de soi que je vais crash out dans les sept secondes qui suivent.
Tout comme il semble aller de soi pour de nombreux internautes francophones (et Gen Z, sans vouloir les dénoncer) de décrire leurs états mentaux par anglicismes, alors que le français pourrait le plus souvent faire l’affaire.
Sauf lorsqu'il ne peut effectivement pas faire l’affaire.
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