L'après-midi où j'ai démissionné de mon poste de journaliste, après trois années chez URBANIA, je n’anticipais pas que les longues heures passées en 2011 à coder au pixel près un blog Tumblr regorgeant de citations abstraites deviendraient un atout.
À vrai dire, le jour de mon départ, ma seule perspective d’avenir immédiate était de marcher seize minutes en ligne droite jusqu’au Vieux-Montréal pour m’asseoir au bord de l’eau et grignoter quelque chose d’indécemment sucré.
Ce plan d’avenir brillamment exécuté, ne me restait plus qu’à prononcer à voix haute et intelligible :
« Et maintenant, Malia, que fait-on? »
Inaugurer Chambre d'Écho n’a pas été une réponse immédiate. L’idée vivait depuis longtemps dans un recoin de mon cerveau, changeant de forme à chaque nouvelle étape de ma vie.
À onze ans, je rêvais déjà d’un espace où laisser galoper mes mots, ne vivant alors que d’eau fraîche et de romans de science-fiction. À seize ans, suite à un contrôle au faciès où j’étais la seule ciblée sur un groupe entier, je cherchais là encore un endroit où extérioriser cette humiliation sans aucun filtre.
Et à la maîtrise, en confectionnant le disque Cannibal Rap comme projet de fin d'année, je découvrais que le journalisme pouvait aussi être un exutoire créatif.
Mais même là, Chambre d’Écho tenait plus du petit chalet de campagne rêvé le temps de quelques arrêts de métro que du projet palpable. Cette idée dormante dans un tiroir des rêves rarement réouvert, comme si elle m'était gardée en cadeau pour une décennie prochaine.
Et puis ce jour-là, au bord de l'eau, mon dernier carré de Kinder Bueno dans la bouche, quelque chose a lentement changé.
Je n'ai plus refermé ce tiroir.
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